Le bâtiment primitif
L'actuelle église paroissiale de Rieumes, d'abord vouée à saint Pierre puis à saint Pierre et saint Gilles, a été construite en 1525 par les maîtres maçons de Toulouse, Privat et Monestié. Il s'agissait, alors d'un édifice à nef unique pourvu d'un clocher mur le tout en brique.
Il demeure de cet édifice la nef et le chevet à pan coupé. Deux chapelles ont été rajoutées dans le second quart du XVIe siècle par des particuliers qui y établirent leurs nécropoles. L'une d'elles, celle du nord-ouest comporte une belle voûte à lierne et tiercerons gothiques supportée par des culs de lampes en pierre calcaire décorés d'angelots. Elle accueille les fonts baptismaux de l'église renaissante.
Les travaux du XIXe siècle
La Municipalité prise par d'autres chantiers déclare en 1826 ” nous ne pouvons voter aucune somme pour la réparation et la reconstruction des murs maîtres du clocher qui menacent une chute prochaine “. L'année suivante, elle visite l'église, l'entrée principale, alors au couchant, dessous le clocher, n'est plus accessible. Le 22 octobre 1827, le clocher menaçant est détruit, puis on lance la reconstruction : c'est le clocher actuel. De Parade écrit : ” les travaux du clocher compteront par leur élégance pour un moment de notre époque “. La construction du l'actuel clocher de l'église de Rieumes est presque achevée en avril 1831. Le conseil de fabrique en régit les travaux. Jacques Estrade devient curé en 1835 et reçoit une rente pour l'église de la part de Jean Dalies propriétaire à Poucharramet. Mais encore en 1836 le plancher de l'église est en très mauvais état et les vitraux délabrés. En juillet est achevé à Dinan, facteur, le nouvel orgue. Les chapelles Saint Gilles et Notre-Dame sont réparées en 1839, et peintes par Pedoya ” jeune peintre décorateur de Pamiers (très certainement le père du général Gustave Pedoya 1838-1938, député de l'Ariège) qui achève en 1853 la décoration de la voûte de la nef relevée en 1847. En effet, en 1840, on décida de remplacer la voûte en planches peintes, par une voûte ” en plancher à la Philibert de l'Orme ” (sic). Le toit de l'église est ouvert et le reste longtemps. En octobre 1843, la lenteur des travaux est déplorée par Pendorier, le nouveau curé. Au mois de mars 1845, l'église étant toujours ouverte les chapelles Sainte Croix et Saint Jacques sont délabrées. Cette année-là, l'actuel cimetière est inauguré par une procession et le chemin de croix est achevé. En 1854, Pedoya continue à peindre l'église, aidé par le peintre Deydé. En 1852, on paye 425 F pour les vitraux de Monsieur Artigue. Deux statues sont achetées 300 F en 1854.
Les principaux travaux du XXe siècle.
En 1931-32 réparations au clocher et à la nef. (ADHG 2 M 0. 557.8). En 1957, réfections au clocher, 1958, réfection et du chœur et de l'autel et en 1966 peinture totale de l'église et réfection du chœur.
Très remaniée dans les années 1960-70, l'église de Rieumes ne conserve du bâti ancien que le gros œuvre en briques cuite et des fragments des peintures murales.
Peinture murale
Le badigeon de 1966 a épargné quelques parties de l'église où l'on peut encore apprécier les peintures murales des frères Pédoya (François et Jean Antoine, ariégeois d'origine italienne) réalisées entre 1839 et 1853 soit dans le chœur et la nef de rinceaux en bleu roi, dans la chapelle, les évangélistes (très proches de ceux de Pédoya peints en 1842 à Labarthe-Inard) sur un fond beige avec des feuilles d'acanthe polychromes et sur les arcs doubleaux de la nef, des anges en pied sur fond or, en alternance avec des fleurs dans des cartouches.